Sueurs froides à Barcelone...

Barcelone – 21/10/2012

Il faillait bien un dernier jour hors de France dans notre voyage, c’était inévitable… Et après deux semaines et demi à parcourir le Sud de l’Espagne, nous sommes donc remontés en voiture du coté de Barcelone afin de passer la dernière ligne droite en compagnie de régionaux de l’étape, nos amis Pierre et Aude, tous deux rencontrés à l’ESCP par Benoît il y a une dizaine d’années (ailleuh !), qui vivent depuis 4 ans maintenant dans la capitale catalane avec leurs enfants Timothée (3 ans) et Margaux (qui souffle bientôt sa première bougie) venus renforcer les rangs de la famille ! Certes, nous les avions vus au mariage début octobre, mais avec tant d’amis avec lesquels renouer, et étant donné que nous ne nous rendons pas tous les 4 matins à Barcelone, l’occasion était trop belle !

Après une après-midi faite de pas grand-chose, à profiter de la famille au grand complet, Pierre et Aude qui avaient pris une babysitter pour l’occasion (plan diabolique !), nous ont fait découvrir une de leurs bonnes petites adresses de restaurant de la ville (Momos, cuisine asiatique fusion, Martinez de la Rosa 71, miam !).

Nous avons ensuite coordonné des retrouvailles impromptues dans un bar de la ville avec Chacha, une des meilleures amies d’Amandine, et son mari Phanou, ainsi qu’Olive, le frère de ce dernier, qui se trouvaient être en ville pour le 70ème anniversaire de leur père, heureuse coïncidence de dates ! Ainsi, à 4 puis à 7, nous avons discuté de tout et de rien, arrosant généreusement la soirée, comme pour oublier qu’il s’agissait de la dernière…

Les parents responsables nous ont quittés en nous laissant une clé de chez eux, car tout écart de conduite se paie cash le lendemain apparemment lorsque l’on a de jeunes enfants (ah ?!), et nous, non-parents moins responsables, avons pris un dernier verre avec Chacha, Phanou & Olive… Au moment de confier leur clé magique qui ouvre la porte de la résidence, celle de l’immeuble mais encore celle de leur appartement, nous avions bien vu qu’Aude hésitait entre Amandine et Benoit, mais avec l’argument massue « je la mets avec la clé de la voiture, comme ça, si je la perds, je perds tout, (sous entendu, mais ça c‘est impossible… !) » Benoît avait convaincu (ou pas) et prit en charge le passepartout !

Bon, fin de soirée ! Amandine était « fatiguée », et il nous fallait tout de même rendre notre voiture de location tôt le lendemain avant de prendre le train pour Perpignan…

Jusqu’ici tout va bien…

Taxi trouvé facilement (hé oui, ce n’est pas Paris, la mafia des taxis ne défend pas mordicus un numerus clausus ridiculement insuffisant…) pour rentrer chez nos hôtes, et arrivée sans encombres à destination.

Jusqu’ici tout va bien…

Entrée dans la résidence grâce au passepartout.

Jusqu’ici tout va bien…

Entrée dans l’immeuble grâce au passepartout.

Bah tout va bien se passer alors… !?

Ouverture de la porte d’ascenseur… Et là, c ‘est le drame…

Benoît a la géniale idée de lancer le trousseau de clés en direction d’Amandine alors que celle-ci est à deux pas, un pied dans l’ascenseur, l’autre en dehors… Evidemment, elle n’a pas été prévenue en amont de la manœuvre audacieuse, et disons le franchement, à 2h du matin, ses réflexes sont quelques peu amoindris (déjà qu’en temps normal ce n’est pas toujours ca…). Le trousseau de clés était gros, et l’espace entre le palier et le plancher de l’ascenseur était petit, mais le lecteur à ce stade sait qu’il n’y a qu’une issue à cette histoire…

Nous vous passons les noms d’oiseaux échangés dans minutes qui ont suivi, la détresse de Benoît qui savait que tout cela était de sa faute (il a bien essayé d’évoquer les mauvais reflexes d’Amandine, mais l’argument a été balayé dans l’instant)... Bon, au moins nous étions au chaud, et à l’abri de la pluie dont nous gratifiait Barcelone cette nuit-là… Piètre consolation cependant… Il n’a fallu que quelques minutes à Benoît pour passer en mode MacGyver, cherchant à tout prix à remettre la main sur le couple clé de voiture + appartement de nos hôtes, tombé au sous-sol sous l’ascenseur, car il n’était pas question de réveiller Pierre et Aude, ils n’avaient pas besoin de deux grands enfants de plus pour les réveiller la nuit... Et puis accessoirement, le lendemain matin, il nous fallait rendre la voiture et prendre le train de retour en France… Le lendemain, un dimanche, il y avait peu de chances que des professionnels interviennent de bonne heure et à prix d’ami… Aaaaaaahhh !

Cependant, MacGyver a échoué dans ses vaines tentatives d’ouvrir la porte d’ascenseur au sous-sol afin d’accéder à la cage d’ascenseur car impossible de débloquer manuellement la sécurité (c’est rassurant en même temps !)… Et il a fallu la connexion de quelques neurones supplémentaires pour penser au gardien de la résidence… Et Carlos avait la solution au problème ! Avec son concours, et celui de sa clé magique, Benoît est descendu dans la cage d’ascenseur récupérer le précieux sésame, lui ayant bien expliqué au préalable qu’il ne fallait surtout pas refermer la porte pour éviter qu’il ne se retrouve aplati comme une crêpe par l’ascenseur…

Benoît a ainsi pu aller réveiller Amandine, endormie sur le pallier devant la porte de la famille Boisson, pour qu’elle finisse sa nuit dans un vrai lit. Quant à lui, après s’être couché en se disant que nous devions une fière chandelle à Carlos, il s’est relevé pour lui filer un p’tit billet de 20€ et discuter longuement autour d’une cigarette. C’est ainsi que Benny a appris qu’il était chilien, qu’il avait perdu il y a 10 ans sa femme espagnole avec laquelle il vivait à Miami et qu’ils avaient dû rentrer en Espagne lorsqu’elle était tombée malade. Il compte bien retourner aux USA avec son fils de 14 ans très prochainement. Benny était donc encore plus content de pouvoir faire un petit geste pour lui…

Quant à nous, une dernière péripétie qui s’est donc bien terminée, mais qui nous a donné quelques sueurs froides… Encore un acte manqué, histoire de tenter de ne pas rentrer au bercail ?!