Un Couch Surfing presque parfait...

Publié le par dondeestanamandineybenoit

09/09/2012 – Manaus

Nous vous avions parlé il y a quelques mois de notre baptême Couch Surfing au Chili [voir article "Notre baptême Couch Surfing: l'expérience de l'extrême!" N.D.R.L.]. Celle-ci fut finalement notre unique expérience jusqu’à aujourd’hui pour diverses raisons : nombreux refus d’hôtes, problème technique sur le site pendant plusieurs semaines, nécessaire anticipation de notre trajet plusieurs semaines à l’avance (difficile pour nous…), plusieurs semaines de voyage avec des amis venus de France, des plans logement chez des amis/ parents d’amis, ont fait que nous avions un peu jeté l’éponge…

Puis, aux Galapagos, nous avons croisé le chemin d’un couple suisso-australien, Deborah & Dean, en tour du monde pour un an et demi, qui en étaient à plus de 70 nuits en Couch Surfing sur l’Amérique Latine ! Nous nous sommes dit que s’ils y arrivaient aussi bien, il nous fallait tenter à nouveau l’expérience ! P1050266.JPGGrâce à leurs conseils (envoyer non pas 2 mais 4-5 demandes pour une même ville, ne pas se bloquer car on ne connaît pas la date exacte d’arrivée dans une ville, car généralement les gens sont flexibles etc.), nous nous sommes relancés dans l’expérience Couch Surfing pour notre arrivée au Brésil ! Et cela a fonctionné : Davide, un italien immigré là-bas depuis 4 ans, qui travaille pour des projets humanitaires dans la forêt amazonienne (et est également prof de langues à mi-temps pour ne pas avoir un salaire que symbolique…), et Lilian, une psy brésilienne native de Manaus, acceptaient de nous loger pour 2 nuits !

Sauf que ce plan parfait a failli tout bonnement tomber à l’eau ! En effet, alors que nous avions prévu d’arriver le samedi matin sur Manaus en provenance du Venezuela, nous nous sommes retrouvés bloqués dans la ville brésilienne la plus proche de la frontière, Boa Vista (nous n’avons pas vu d’où la vue était belle mais certainement pas depuis le terminal de bus de la ville…), là où nous étions sensés prendre un bus de nuit. Sauf que lorsque nous y sommes arrivés le vendredi soir, nous avons appris que tous les bus étaient complets… jusqu’au lundi suivant !

En effet, nous avons eu la bonne idée de traverser la frontière le jour de la fête de l’Indépendance au Brésil, pour laquelle les habitants de Manaus ont le droit à un pont de 5 jours commençant 2 jours avant le jour J… Ainsi ils se sont précipités en masse au Vénézuela, pays où le Reai (monnaie brésilienne) s’échange à 2 fois son taux officiel et où l’essence est quasiment gratuite [voir article "Boire ou conduire, il faut choisir... le moins cher..." N.D.R.L.], pour faire des emplettes, puis retournent chez eux tout au long du week-end ! Avoir à faire plus de 24h de bus aller-retour ne les gêne visiblement pas…

Nous étions avec un couple d’espagnols, Maria et Xavier, avec lequel nous avions fait une excursion dans la Gran Savana et qui a commencé à avoir des sueurs froides en apprenant que leur départ risquait d’être différé au lundi... En effet, après 6 mois à barouder comme nous en Amérique du Sud, ils étaient sensés reprendre un avion de Manaus le lundi justement, pour se rendre à Rio de Janeiro, d’où partait leur vol de retour pour l’Espagne un jour plus tard… Ils n’ont donc pas voulu quitter le terminal avant d’être certains que tous les passagers munis d’un billet se présenteraient bien pour prendre leur bus. Nous avons ainsi vu partir tous les bus du créneau 19h-21h jusqu’au dernier, partant à 21h15 et sur lequel il manquait plusieurs passagers. Lueur d’espoir, les employés de la compagnie nous disent qu’il y aurait 6 places libres et nous invitent à rassembler nos bagages en vue de les mettre en soute…

Nous ne saurons jamais si nous avons mal compris (et oui, pas évident de passer au portugais après près de 8 mois d’espagnol intensif !) ou s’ils se sont trompés ou si d’autres personnes nous sont passées devant, mais finalement, ils nous ont dit qu’il n’y avait que 2 places restantes ! P1050232Bien entendu, nous n’avons pas discuté avec les espagnols, ces 2 places leur revenaient de toute évidence, vue leur échéance. D’autant plus que niveau galères, ils commençaient à cumuler pas mal : quelques jours auparavant, leur embarcation pour voir le Salto Angel (la cascade la plus haute du monde) s’est retournée avec leurs sacs à dos dedans, et tous les participants bien entendu ; passeports trempés, appareil photo et téléphone foutus etc…. Nous leur avons donc dit au revoir au pied du bus, un peu dépités…

P1050234Tout le monde nous a conseillé de dormir dans le terminal pour être à 6h du matin au bureau de la compagnie qui a le seul bus qui roule de jour et tenter d’avoir des places, car il y en resterait peut être 2... Nous tentons tout de même de trouver une chambre dans les hôtels des environs, en vain, ils sont tous complets. Nous passons donc la nuit dans le terminal en compagnie de hordes de moustiques, Amandine dormant 3 petites heures, Benny ne dormant pas du tout. Et à 5h30, Amandine est dans les starting-blocks pour l’ouverture du bureau une demi-heure plus tard. A l’heure dite, il lui faut jouer des coudes pour ne pas se faire doubler par une brésilienne sans scrupules mais un quart d’heure plus tard, elle revient avec 2 billets, les 2 derniers effectivement, nos sésames pour la capitale amazonienne !

La délivrance ? Pas tout à fait car ce fut certainement le trajet en bus le plus horrible que nous ayons connu du séjour : 12h au fond du bus, près des toilettes, là où, la climatisation dysfonctionnant, l’air frais n’arrive pas, dans des sièges en espèce de moquette sur lesquels nous déversons quelques litres de sueur (nous tentons de négliger le fait que nombre de passagers en ont certainement fait autant avant nous, c’est beau le partage de fluides…), encerclés par des gamins qui chouinent… Le bonheur ! Seul point positif : eau gratuite à disposition, ce qui nous permet de nous liquéfier sur place, en toute quiétude, sans risquer la déshydratation complète.

A notre arrivée à Manaus vers 21h, Davide est là pour nous récupérer. Il pensait aller directement boire un verre avec des amis mais vu notre état, il n’était pas possible de faire l’impasse sur la case douche ! Nous repassons donc chez lui, où nous attend une chambre pour nous tous seuls, avec climatisation et serviettes de toilette posées sur le lit ; il y a même des petites sucreries locales, comme dans les grands hôtels ! Quel accueil ! Et le week-end a été à la hauteur de notre première impression : Davide et Lilian ont vraiment été adorables et grâce à eux, nous avons pu apprécier Manaus à sa juste valeur, chose qui n’est pas évidente au premier coup d’œil : nous ne savions par exemple pas que Manaus était il y a quelques décennies, à l’époque glorieuse de la gomme, surnommée «Le Paris des Tropiques », dont le théâtre, un véritable hommage à l’Opéra Garnier de Paris, est la meilleure illustration.

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Davide est tout simplement passionné par sa ville d’adoption et il est une mine d’informations qui force l’admiration ; même Lilian reconnaît ne pas en connaitre autant que lui ! Ils nous ont fait découvrir les endroits qu’ils aiment et c’est ce qui a fait de cette expérience un Couch Surfing presque parfait (on a raté le petit déjeuner régional typique, faute d’être arrivés chez nos hôtes à l’heure prévue) !

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De nouveau : Grazie mille/ Obrigados à Lilian et Davide et à l’année prochaine à Paris !

Publié dans VDM

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